Romans Scientifiques

Romans Scientifiques

De la science cachée dans de la littérature, ou l'inverse...

Eric Simon

Romans Scientifiques, comme son nom l'indique, est dédié à cette forme particulière de romans où la science n'est pas fiction, mais bien réelle. Romans Scientifiques est une émanation du blog/podcast Ça Se Passe Là-Haut

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Soixante Nanosecondes, Chapitre 17

Le résultat de l'analyse sur le faisceau avec pulses courts arriva le soir du 16 novembre, c'est Frédéric qui effectua l'analyse. Le résultat lui fut sans surprise : une avance de 60,2 nanosecondes. A un pouillème près, c'était exactement le même écart que précédemment. Il n'y avait donc pas de biais expérimental de ce côté-là. La méthode statistique utilisée initialement n'était pas en cause. Le mystère et l'excitation restaient entiers. Une deuxième version de l'article pouvait être mise en ligne en montrant un résultat renforcé par cette nouvelle mesure plus précise. Cette deuxième version fut écrite dans la foulée de l'analyse. Tout le début descriptif de l'expérience restait inchangé par rapport à la version précédente, il était simplement ajouté le résultat obtenu avec les pulses de quelques nanosecondes.

Le journal qui avait été choisi pour publier le papier était un journal de physique qui avait une très grande renommée, avec un facteur d'impact supérieur à cinq, c'était un journal très lu par la communauté des physiciens des hautes énergies. L'European Physical Journal C, comme la plupart des revues à comité de lecture, prenait d'habitude l'avis de deux referees, deux scientifiques du domaine qui devaient juger de la qualité du travail proposé pour publication.

Daniel envoya l'article à l'European Physical Journal. Mais, sous l'insistance de Wolfgang Brünner, le chef du groupe de Heidelberg qui avait rejoint SYMPHONIE récemment, Daniel accompagna le texte de l'article d'une demande non conventionnelle à la revue, il demanda que six personnes participent au comité de lecture au lieu de seulement deux, de manière à pouvoir couvrir tous les types de dispositifs qui étaient employés dans la manip. C'était une demande particulièrement hors norme, la plupart des scientifiques se contentaient volontiers de l'avis éclairé des deux pairs désignés pour l'amélioration de leur article.

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Soixante Nanosecondes, Chapitre 18

– Daniel, ça y est! On a trouvé quelque chose ! Cristina exultait au téléphone.

– Quoi ?

– Philippe a trouvé une dérive dans l'horloge de la réf 2! Ça joue sur le temps d'arrivée du signal... Mais... ce n’est pas dans le bon sens !

– Ça fait une autre avance ? Combien de nanos ? répliqua Daniel, paniqué.

– Attends, Phil est parti chercher l'oscillo, je te rappelle dès qu'on a mesuré la différence.

Cristina ne tarda pas à rappeler Daniel, qui était encore resté tard au labo ce soir-là.  Il neigeait de gros flocons dehors. Ils semblaient peser des tonnes. Entre temps, Daniel répéta à Fred ce que venait de lui dire Cristina. Fred, qui partageait le bureau, avait compris les grandes lignes d'après les réponses du responsable du groupe.

Daniel ne mettait d'habitude jamais son téléphone sur le haut-parleur, sauf cette fois-là lorsque Cristina rappela.

– Ça fait une avance supplémentaire de quinze nanos! Quinze!...

– T'es sûre ? Quinze ?

– Oui, c'est quinze. Quand on annule la dérive, le signal est reçu quinze nanosecondes après.

– Merde!...

– Ça veut dire qu'il y aurait un deuxième défaut ailleurs alors, dans l'autre sens... Maintenant il faut trouver un delta de soixante-quinze au lieu de soixante...

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Soixante Nanosecondes, Chapitre 19

Elle avait eu comme un flash en voyant le boitier.

Il fallait trouver un écart en temps de soixante-quinze nanosecondes. Les signaux de top départ étaient transmis depuis l'extérieur du Gran Sasso jusque dans les ordinateurs de la salle de commande par une suite de très longues fibres optiques. Ces fins cheveux de verre transparents regroupés en petites grappes transportaient le signal sous forme de lumière laser verte. Mais cette lumière ne se déplaçait pas à la vitesse de la lumière dans le vide, il fallait prendre en considération le milieu de propagation, le verre, qui avait un indice de réfraction de 1,3, ce qui entraînait une vitesse inférieure de trente pourcents à c. Un soir, Cristina était encore au labo très tard. La dernière voiture, celle de l'équipe de l'expérience DAMA, devait partir à 22h30. Elle s’amusa à calculer simplement à partir de cette vitesse dans le verre quelle était la distance correspondant à une durée de soixante-quinze nanosecondes. Le calcul était une simple division qu'elle effectua sur sa calculatrice dernier cri en se balançant sur son fauteuil à roulettes. Elle trouva une valeur égale à dix-sept mètres et vingt-neuf centimètres.

Elle savait que la grande fibre optique avait déjà
été vérifiée à plusieurs reprises, on avait mesuré les longueurs de
transmission et d'éventuels déphasages sans pouvoir conclure sur une cause de
défaut. Cristina se demandait ce qu'il pouvait bien se passer dans cette fibre
pour que le top de départ arrive en retard, comme si il parcourait dix-sept
mètres et vingt-neuf centimètres de trop... 

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Meurtre au Gran Sasso - Prologue

"Meurtre au Gran Sasso" est un polar bourré de science qui prend place dans le monde de la recherche la plus actuelle sur la matière noire. On y retrouvera Cristina, l'héroine de Soixante Nanosecondes (2013), qui participe à une enquête au long cours pour élucider un meurtre mystérieux qui a eu lieu au sein de l'un des laboratoires les plus emblématiques de la physique des astroparticules, le Laboratoire Souterrain du Gran Sasso.

Un physicien, spécialiste de la recherche de la matière noire par l’utilisation de détecteurs ultra-sensibles au xénon, a été sauvagement assassiné au Laboratoire Souterrain du Gran Sasso. L’agent du FBI Tom Hooper au parcours atypique est dépêché sur place en Italie pour mener l’enquête qui s’annonce difficile. Mais Cristina Voldoni, jeune chercheuse intrépide, parvient à participer activement à l’enquête, pour essayer de trouver par des méthodes peu conventionnelles qui a tué son collègue et ami. L’enquête va mener Tom Hooper et Cristina Voldoni sur plusieurs continents, au cœur de la Bataille du Xénon.

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Meurtre au Gran Sasso - Chapitre 1

"Meurtre au Gran Sasso" est un polar bourré de science qui prend place dans le monde de la recherche la plus actuelle sur la matière noire. On y retrouvera Cristina, l'héroine de Soixante Nanosecondes (2013), qui participe à une enquête au long cours pour élucider un meurtre mystérieux qui a eu lieu au sein de l'un des laboratoires les plus emblématiques de la physique des astroparticules, le Laboratoire Souterrain du Gran Sasso.

Un physicien, spécialiste de la recherche de la matière noire par l’utilisation de détecteurs ultra-sensibles au xénon, a été sauvagement assassiné au Laboratoire Souterrain du Gran Sasso. L’agent du FBI Tom Hooper au parcours atypique est dépêché sur place en Italie pour mener l’enquête qui s’annonce difficile. Mais Cristina Voldoni, jeune chercheuse intrépide, parvient à participer activement à l’enquête, pour essayer de trouver par des méthodes peu conventionnelles qui a tué son collègue et ami. L’enquête va mener Tom Hooper et Cristina Voldoni sur plusieurs continents, au cœur de la Bataille du Xénon.